Le poids des mots
L’atelier Fiers Cerfs-volants avec les jeunes en classe DASPA de l’Institut St Joseph de Trois-Ponts a exploré la question du départ et des rêves qui le nourrissent, la question de l’accueil et des rêves qu’il pourrait nourrir.
Nous avons travaillé ces questions autour de la métaphore du cerf-volant, objet culturel fort en Afghanistan. Pour la nouvelle année, en hiver, les hommes jeunes et vieux, montent sur les toits, font voler les cerfs-volants avec des ficelles enduites de verre pilé. Dans le ciel, les cerfs-volants se poursuivent et s’affrontent parfois. Le cerf-volant libéré de son fil s’envole alors librement. Il porte au-dessus des toits des rêves d’amour et des messages de paix.
Nous avons travaillé avec les mots des poètes : Mahmoud Darwich, Warsan Shire, Paul Eluard, et Adonis.
Après un acharnement à vouloir capter l’essence des textes, les jeunes en ont extrait des mots qu’ils ont malaxés dans un nouveau texte :
Personne ne quitte sa maison
Personne ne patauge dans les océans
Si on le fait,
C’est parce qu’on meurt de faim
Pierre sang papier ou cendre
Sur les marches de la mort
Le temps ne s’arrête pas
Si on le fait
C’est pour recommencer sa vie
Sur chaque main qui se tend
Sur la route
Nous écrivons nos noms pierre par pierre
Même si
On ne sait plus ce qu’on est devenu
Même si
On n’oublie d’écrire nos noms
Nous aimons la vie
Nous dansons
Liberté
Nous sommes nés pour te connaître
Le ciel déroule une natte pour s’y étendre.